La famille de Vion et l’église d’Oinville (XVI° s. – XVII° s.)
La
lignée des Oinville vient de s’éteindre. Trois branches de la famille de
Vion ont des fiefs dans le comté de Meulan : une à Gaillon (elle y sera encore
représentée à la fin du XX° s.), une à Tessancourt, et une à Oinville,
ayant également des terres à Gaillonnet.
Le
droit, très variable selon les lieux, donne au seigneur d’Oinville un certain
nombre de prérogatives concernant la paroisse. Certaines sont anecdotiques : le
seigneur ne plonge pas la main dans le bénitier en entrant dans l’église, on
lui tend l’eau bénite ; il dispose des places au premier rang à droite et à
gauche ; c’est à lui avant tout autre que l’on donne le pain bénit (la
tradition du pain bénit ne disparaîtra que dans les années 1950) ; il est
cité dans les prières (prières nominales). Plus important, il a droit au
tiers de la dîme collectée par la paroisse et a le privilège de proposer son
candidat à la cure. Au milieu du XVI° s., d’ailleurs, ce sera le seigneur d’Oinville
lui-même, Pierre de Vion qui, ordonné prêtre, sera curé de la paroisse !
Dernier
privilège, qui laissera des traces jusqu’au XXI° s., le droit de dresser une
litre lors du décès du seigneur. Il s’agit d’une bande noire de feutre ou
peinte à même le mur et les piliers, portant sur tous les piliers les armes de
la famille.
Lors d’une
restauration qui sera entreprise à la fin du XX° s., on verra réapparaître
la litre des Vion avec leurs armes merveilleusement préservées. Au-dessous, et
visible avant la restauration, une autre litre est celle des Le Prestre, la
famille qui détiendra le fief dans la seconde moitié du XVIII° s. |